Fifty shades of Grey
Je n’avais, comme tout le monde, pas pu échapper à la déferlante médiatique 2.0 des romans de E.L. James. Et je ne sais comment, je suis parvenue à y échapper pendant longtemps. Jusqu’au mois dernier, où une soudaine envie de nouveaux livres me pousse à la librairie. Et où je n’ai vu qu’eux. Des piles de Cinquante nuances par ci, cinquante nuances par là (d’ailleurs, entre nous, quelle idée d’aller traduire le titre original…). Et tout d’un coup, une furieuse envie m’a pris de lire ce roman érotico-sado-maso que tout le monde s’arrachait.
Sitôt de retour chez moi, boule quiès sur les oreilles et téléphone en mode renvoi d’appel, je me plonge dans la saga. Je fronce les sourcils au bout de quelques dizaines de pages, un peu mitigée devant le style, ou devrais-je dire l’absence de style et devant l’intrigue qui tarde à démarrer. Je m’accroche tant bien que mal en me disant que ça finira bien par décoller. J’ai espéré ainsi jusqu’au bout. Entre l’écriture on ne peut plus pauvre, l’intrigue on ne peut plus légère et un nombre incroyable de redondances et de répétitions, on aurait pu penser que le livre finirait fissa à la poubelle. Et bien non seulement il côtoie P.D. James et James Joyce dans la bibliothèque, mais il attend en plus bien sagement les tomes 2 et 3 qui le rejoindront sous peu. Parce que malgré tout, je ne peux pas m’empêcher de vouloir connaître la suite de l’histoire, parce que malgré tout, la légèreté n’est finalement pas si désagréable et parce que malgré tout, tout le monde a ses nuances et ses contradictions.